«Ces sommes permettront la remise en production de plus de 25 000 hectares sur les superficies à reboiser destinées à la récolte forestière, actuellement estimées à plus de 300 000 hectares…». Tel est le constat fait dans la mise à jour économique du gouvernement du 7 novembre et publié dans le document Le point sur la situation économique et financière du Québec, en utilisant les données récoltées par les experts de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).
Lors de la conférence de presse annonçant l’investissement de 200 millions $, la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, a toutefois évité de mentionner les superficies totales à restaurer, soit au moins 300 000 hectares. «Le Forestier en chef est en train de calculer les impacts réels et spécifiques des feux sur la forêt québécoise, dont les accidents de régénération, a-t-elle dit. Ce qu’on prévoit aujourd’hui, c’est 40 millions de plants supplémentaires. Ça nous donne 25 000 hectares, mais on souhaite optimiser chaque dollar pour s’assurer d’avoir un impact concret et important.»
Plus précisément, le gouvernement investira 147 millions $ supplémentaires pour remettre en production les superficies brûlées entre 2024 et 2029, avant d’injecter 53 autres millions $ pour l’entretien de ces plants entre 2029 et 2032.
Ces montants permettront de reboiser 40 millions de plants supplémentaires sur cinq ans, soit un objectif de huit millions de plants de plus par année. À l’heure actuelle, on reboise entre 125 et 130 millions d’arbres par année, remarque Fabien Simard, directeur général de l’Association des entrepreneurs en travaux sylvicoles du Québec (AETSQ).
«Ça envoie un signal positif, mais on est encore loin de l’objectif de reboiser 300 000 hectares, soit la superficie dont Québec parle dans sa propre mise à jour économique», dit-il. «Il va rester encore 275 000 hectares à reboiser si on veut assurer la vitalité économique dans les régions.»
Présent lors de la conférence de presse, le directeur général du Conseil de l’industrie forestière du Québec, Jean-François Samray, a également salué le premier geste du gouvernement pour minimiser les impacts de ces feux de forêt historiques sur l’industrie forestière. «Madame la ministre, nous sommes impatients de voir la suite», a-t-il remarqué, tout en soulignant l’importance des forêts et des produits du bois pour lutter contre les changements climatiques.
